BIBLIOTHEQUES

Pour faire une bibliothèque, la recette est simple : vous prenez des livres, vous les rangez sur des rayonnages et c’est tout.

Si n’importe qui peut venir consulter les livres, la bibliothèque est alors une bibliothèque publique.

Mais il y a aussi le tour de main du bibliothécaire ; en effet chaque bibliothèque que j’ai pu fréquenter éveille cependant des souvenirs très différents :

Bibliothèque du groupe scolaire Garnier, à Joigny : les livres étaient dans le placard d’un hall commun à toutes les classes, mais seuls les classes de CM et de FEP l’utilisaient. Je me souviens de la demi-heure qui sortait du trantran ordinaire, mais pas des livres.

Bibliothèque verte : je mûrissais longuement, sur catalogue, le choix du volume que je pourrais m’acheter à mon anniversaire. Je me souviens de Robinson Crusoë, des Trois mousquetaires

Bibliothèque municipale de Joigny : où je lisais au hasard des rayons. J’ai commencé à être attentif aux auteurs -quand on a aimé un titre, le suivant risque aussi de plaire-. J’y ai découvert Balzac, Butor et quelques autres, ainsi que l’enfer où étaient rangé les livres à ne pas mettre entre toutes les mains -ce qui est bien aussi : on a plus besoin ensuite de les chercher dans les rayons-.

Bibliothèque de l’École normale : sérieux garanti, mais il a fallu trop rapidement la mettre en caisse pour cause de restructuration.

Bibliothèque universitaire où il n’y a que des tables et où les livres, choisis sur catalogue, arrivent à un guichet.

Bibliothèque pédagogique, rue du Quatre-septembre, qu’un bibliothécaire neurasthénique meublait en achetant des policiers. Elle devint plus tard le CDDP avec une autre orientation et des chois d’ouvrages différents.

Bibliothèque Pompidou, à Paris, où en plus des livres, on rencontre tant de monde.

Bibliothèque municipale d’Auxerre. L’ancienne, à la Mairie, noyée dans des souvenirs poussiéreux. La nouvelle où je passe des après-midis.

La Bibliothèque de l’ARENY, installée, depuis février 2014, dans les locaux du Pôle rive droite, à Auxerre, aurait pu souffrir de deux déménagements rapprochés qui ont contraint par deux fois à un désherbage sévère. Elle y a plutôt gagné. Elle a gagné un local chaleureux avec une présentation plus attrayante de ces titres. Une bibliothèque, ce sont aussi et surtout des titres. Ceux qui révèlent les choix du (de la) bibliothécaire à travers les achats qu’elle effectue ; ceux qui sont le fruit de son histoire. Malgré l’apparente modestie en nombre de volume, la bibliothèque de l’ARENY, devenue depuis 2019, Atelier lecture du Club-MGEN, grâce au choix judicieux (mais chacun se fera son opinion) de son comité de lecture présente un panel de titres attrayants.

Elle recèle aussi quelques pépites, introuvables ailleurs : les souvenirs d’un conseiller pédagogique, dans lesquels j’ai trouvé des renseignements inattendus ; des œuvres hilarantes des ‘Z’outils du maît’d’école’… livres introuvables dans le commerce. Ainsi que ‘L’École normale’ d’Alain Vincent. Autre hasard : après le dernier déménagement m’est tombé dans les mains le livre de Michèle Maldonado ‘Les Beaux jours de l’École normale’ que je me suis empressé d’emprunter.